vendredi 20 juin 2014

Piik p 9 et 10


 Allez, un peu de Piik... Même le seigneur se mêle de son destin... C'est pénible, à la fin.




lundi 16 juin 2014

Cette lettre doit arriver avant le 23 juin! :)


Hello à tous! Demain je vous poste le travail en cours, d'ici là...
Ceux qui ont facebook, vous pouvez y retrouver la page "Je lis de la BD et je veux que les auteurs en vivent" Chers amis lecteurs, amateurs de BD, si vous souhaitez faire quelque chose pour nous aider à interpeler la ministre, lui faire prendre conscience de ce que nous réalisons à travers notre métier, tellement précaire pour nombre d'entre nous... Je vous suggère cette action, expliquée ci dessous. Je compte sur vous!



Une planche, Une lettre, Une ministre, vous invite à écrire à notre  ministre de la culture. Oui, par courrier manuscrit. Dans votre enveloppe, vous glissez donc deux choses. La photocopie d'une planche d'un auteur que vous appréciez tout particulièrement, que vous avez envie de mettre en avant, puis une lettre qui reprend le texte suivant:

"Madame la ministre.
Je suis lecteur de bande dessinée, et je vous écris dans le cadre de l'opération "Une planche Une lettre Une Ministre" lancée via les réseaux sociaux la semaine dernière.
Par la présente, je souhaite vous alerter sur les conditions de travail des auteurs de bande dessinée.
Considérés comme indépendants, ils cumulent tous les inconvénients de ce statut ainsi que ceux des salariés, statut qui est concrètement le leur dans leur relation vis-à-vis de leurs éditeurs.
Mais surtout, je souhaite vous demander d'engager tout le poids de la force publique que vous représentez afin que le RAAP, organisme de collecte et de gestion de retraite complémentaire, ne ponctionne lourdement des travailleurs dont le revenu n'excède pas ou guère le RSA en vue de refinancer une caisse dont la gestion a été nettement questionnée par la Cour des Comptes.
Si les ventes de BD ont généré un chiffre d'affaire de 417 000 000 d'euros en 2013 (Rapport Gilles Ratier ACBD), ce ne sont guère les auteurs qui en touchent les bénéfices.

Je vous prie d'agréer, Madame la Ministre, l'expression de ma haute considération"


Une fois ces deux documents mis sous pli, vous l'envoyez à l'adresse suivante:
Aurélie Filippetti
Ministère de la Culture et de la Communication
Opération Une planche, Une lettre, Une Ministre
3 rue de Valois
75001 Paris

Idéalement, vous faites en sortes que le courrier arrive le 23 Juin, afin que toutes nos lettres arrivent en même temps, histoire de marquer le coup.
Ca nous laisse le temps de nous organiser, et d'inviter encore plus de monde à participer. D'autres actions, rassembleuses de tous les les lecteurs, pourront être réalisées en parallèle.

jeudi 12 juin 2014

Une autre lettre à madame la ministre, signée Yann Lindingre, rédacteur de Fluide.



Madame la Ministre de la Culture, de la Communication et de la Bande Dessinée Chère Aurélie, Ce n'est pas l'éditeur de Fluide Glacial qui vous écrit, ni l'auteur de la meilleure BD de tous les temps "Titine", ni le prof aux Beaux Arts de Metz qui forme de futurs dessinateurs de BD sous-prolétaires… Non c'est d'abord le Lorrain. En ce moment, vous grattez les fonds de tiroirs du côté de chez les intermittents du spectacle ou des auteurs de BD qui pour leur grande majorité n'ont rien d'autre à se mettre sous la dent que leurs propres chiures de gomme. Les auteurs de BD ne sont pas des artistes subventionnés. Ce sont des gens fiers, pugnaces, travailleurs, passionnés. De vrais ouvriers comme on les aime à gauche! Vous qui êtes née à Villerupt, sachez que juste à côté de chez vous, à 1 km à peine, se trouve un tout petit pays qui s'appelle le Luxembourg et dont la principale raison d'être consiste à lessiver l'argent sale de toute la planète. Je vous conseille la lecture d'une BD que j'ai réalisée avec Denis Robert (un autre Lorrain!) et Laurent Astier : L'Affaire des Affaires… Ou "affaire Clearstream" avec de jolis dessins. Vous comprendrez comment tracer les fuites de capitaux (8 milliards d'euros par an pour la France), poisser les contrevenants et récupérer le grisbi pour construire des millions de colonnes de Buren partout en France. Tout est dans cette BD, vous verrez! Votre patron François Hollande pour qui j'ai voté, avait déclaré naguère la guerre à la Finance… Offrez-lui donc mon bouquin et dites-lui de m'appeler. Je lui expliquerai s'il n'a pas compris comment s'y prendre. Tiens, tant que vous l'aurez au bout du fil, reparlez-lui donc de Florange (à 30 km de Villerupt). Hollande en campagne avait promis de sauver les emplois d'ARCELOR (à lire : "Florange, une lutte d'aujourd'hui" BD de Tristan Thil et Zoé Thouron, mes anciens étudiants, à paraître chez Dargaud le 10 octobre). Au final, François s'est contenté de reconvertir le leader CFDT Edouard Martin en député européen, se couchant définitivement devant le grand capital et le patron voyou. Enfin, au moins un emploi de sauvé. Pour le reste, du chômage et encore du chômage qui coûte cher au contribuable. Je vous rappelle que les dessinateurs de BD eux, n'ont pas accès à l'assurance chômage. Tout ça pour dire qu'en tant que Lorrain, la crise, ça me connait. Cela dit, je suis certain qu'on s'en sortira, avec un peu de courage. Mais ne soyons pas courageux qu'avec les plus pauvres ou les plus précaires. Oui, dites tout cela à François. Yan Lindingre Rédacteur en Chef de Fluide Glacial

mardi 10 juin 2014

Lettre ouverte à la ministre


 Un article important aujourd'hui, si vous aimez la bande dessinée, prenez le temps de le lire.

En quelques mots, ma place dans le monde du travail, car eh oui, faire de la bd est bien
un travail. :) Sur une (bonne) année, mon salaire est de 20 000 euros environ.
La sécu (les agessa, pour moi)  prélève 1400 euros. Il me reste 18 600 euros. Divisés par 12, ce qui me fait 1550 euros par mois. Ce qui est plutôt bien. C'est une bonne année. Parfois je gagne beaucoup moins. (Certaines années, je gagne 9000 euros et je ne touche pas de subventions, ni d'aides.)

Dernièrement, l'IRCEC ou encore RAAP, qui est une complémentaire retraite obligatoire,
a décidé que je devrais lui donner 8 % (au lieu de 0,8% habituellement) de ces 20 000 euros. Soit 1600 euros.

Un mois de salaire donc. En moins. Pour une complémentaire obligatoire, qui me fera bénéficier dans 30 ans de... ? 300 à 1000 ? euros par AN.

Tous les auteurs BD français que vous connaissez sont concernés par cette nouvelle mesure, décrétée sans concertation. Il faut savoir que nous cotisons, nous sommes imposés, mais que nous n'avons pas les mêmes protections que les autres travailleurs. Si demain je n'ai pas d'album à faire, je n'ai pas droit au chômage. Je n'ai rien.

Le SNAC (qui est le syndicat national des auteurs et compositeurs) BD a décidé de réagir, soutenu par des centaines d'auteurs BD, y compris moi, bien évidemment, pour discuter de ce % inouï que nous extorque l'IRCEC, aujourd'hui, une lettre part vers la ministre de la Culture. Souhaitons que nous serons entendus et soutenus.












lundi 2 juin 2014

If

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire.
Je partage avec vous mon poème préféré de tout l'univers.
“If-” de Rudyard Kipling (1910)

ici traduit par Jules Castier en 1949. 


Si tu peux rester calme alors que, sur ta route,
Un chacun perd la tête, et met le blâme en toi ;
Si tu gardes confiance alors que chacun doute,
Mais sans leur en vouloir de leur manque de foi ;
Si l’attente, pour toi, ne cause trop grand-peine :
Si, entendant mentir, toi-même tu ne mens,
Ou si, étant haï, tu ignores la haine,
Sans avoir l’air trop bon, ni parler trop sagement ;

Si tu rêves, — sans faire des rêves ton pilastre ;
Si tu penses, — sans faire de penser toute leçon ;
Si tu sais rencontrer Triomphe ou bien Désastre,
Et traiter ces trompeurs de la même façon ;
Si tu peux supporter tes vérités bien nettes
Tordues par les coquins pour mieux duper les sots,
Ou voir tout ce qui fut ton but brisé en miettes,
Et te baisser, pour prendre et trier les morceaux ;

Si tu peux faire un tas de tous tes gains suprêmes
Et le risquer à pile ou face, — en un seul coup —
Et perdre — et repartir comme à tes débuts mêmes,
Sans murmurer un mot de ta perte au va-tout ;
Si tu forces ton coeur, tes nerfs, et ton jarret
À servir à tes fins malgré leur abandon,
Et que tu tiennes bon quand tout vient à l’arrêt,
Hormis la Volonté qui ordonne : “Tiens bon !”

Si tu vas dans la foule sans orgueil à tout rompre,
Ou frayes avec les rois sans te croire un héros ;
Si l’ami ni l’ennemi ne peuvent te corrompre ;
Si tout homme, pour toi, compte, mais nul par trop ;
Si tu sais bien remplir chaque minute implacable
De soixante secondes de chemins accomplis,
À toi sera la Terre et son bien délectable,
Et, — bien mieux — tu seras un Homme, mon fils.